samedi 2 décembre 2017

A propos d'une carrière

Une question bien posée, ce matin :


Monsieur THIS, bonjour.
Je me permet de vous envoyé [sic] ce mail, en espérant ne pas trop vous déranger.
Je suis un étudiant qui a reçu son diplôme  de xxx il y a un an. Malheureusement je n'ai pas su quoi faire après ce diplôme, et c'est alors que ma passion pour la cuisine est revenu. Ayant conscience que la cuisine ne sera pas ma vocation, je me suis alors tourné vers la gastronomie moléculaire.
Je me suis tout d'abord renseigné sur la gastronomie moléculaire.
J'ai beaucoup apprécié de pourvoir m'instruire directement via les réponses que vous donnez à vos interlocuteurs.
Je souhaite bien évidement continuer mes études dans le domaine de la science, plus précisément dans la chimie. Ne sachant pas quel cursus/formation choisir afin d'intégrer l'INRA par la suite, je viens solliciter votre précieuse aide.
Pourriez-vous me conseiller une éventuelle poursuite d'étude possible, me permettant d'accomplir mon projet professionnel ?
Je ferai toutes les études nécessaire afin de pouvoir effectuer des recherches par la suite, dans la gastronomie moléculaire.


Ma réponse a été circonstanciée, parce que... c'est bien normal d'aider des jeunes qui terminent par une phrase telle que la précédente. Voici  ma réponse : 

Bonjour et merci de votre message.
Si je me suis bien exprimé sur mes sites,  vous avez compris que la gastronomie moléculaire se fait donc à l'université ou dans des équipes de recherche scientifique, ce qui impose master, thèse, post-doc, concours administratifs de chargé de recherche ou de maître de conférence.
Bien sûr, on peut participer à différents niveaux, aussi bien comme ingénieur d'étude que  comme directeur de recherche.
En gros, les scientifiques sont ceux qui aiment les équations, le calcul, alors que des ingénieurs d'études feront des expérimentations. Pour les deux carrières, il y a des concours administratifs.
Il y a  aussi des possibilités de faire de l'enseignement, dans des lycées hôteliers, par exemple, et c'est une autre voie, mais  bien sûr, la recherche ne sera pas la même.

Tout cela étant dit, il est sans doute bon de répéter que l'industrie alimentaire a besoin de gens compétents, intelligents, entreprenants, innovants, créatifs, rigoureux... et qu'elle offre des salaires bien supérieurs à ceux de la fonction publique, avec sans doute moins de contraintes administratives. Je ne cesse de le répéter, et je sais  que le travail de recherche et développement dans ces sociétés peut être très proche de celui de nos laboratoires. Là, il est sans doute bon de faire une école d'ingénieur et/ou un master, tel ce Master IPP d'AgroParisTech, ou le Master Food Innovation and Product Design que nous avons créé avec les universités de Lund, Dublin et Naples.

Attention : dans tous les cas, il faut être parmi les meilleurs  : que ce soit pour être retenu en master, comme pour être pris en thèse, ou pour être embauché par l'industrie.
Ne pas se décourager, toutefois : tout cela n'est qu'une question de travail.
Vive l'Etude !

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